DUANJU
L'actualité des fictions mobiles
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- Le public féminin au cœur du succès des Duanju
En Chine, et progressivement dans de nombreux pays occidentaux, les duanju séduisent des millions de spectateurs, dont une majorité sont… des spectatrices. Pourquoi ce succès auprès du public féminin ? D’abord parce que les duanju trouvent leur source dans un univers déjà bien implanté auprès des femmes : les romans web. Ces fictions sentimentales, d’ailleurs souvent écrites par des autrices, s’adressent à un lectorat majoritairement féminin, amatrices d’histoires d’amour intenses et pleines de rebondissements. Naturellement, ces récits en ligne ont trouvé un prolongement audiovisuel dans les duanju, qui reprennent leurs codes narratifs. Le format vertical accentue cette affinité. Les gros plans sur les visages capturent les émotions, les jeux de regards, les frissons de la séduction. La mise en scène se concentre sur un duo central entre un homme et une femme, dans des intrigues qui font la part belle à la psychologie des personnages et aux tensions romantiques. Le tournage économique des duanju est soutenu par une esthétique minimaliste, des décors aux airs luxueux mais souvent intérieurs, parfaitement adaptés aux intrigues amoureuses. Le genre romantique permet ainsi de limiter les coûts tout en renforçant l’intimité des scènes. Les codes narratifs accessibles de la romance et une réalisation centrée sur les émotions accompagnent donc ce format pensé pour une immersion rapide et addictive. Le public type ? Des femmes entre 35 et 55 ans, qui regardent ces séries dans les transports ou pendant les petites pauses du quotidien, sur le téléphone. A portée de main, ces héroïnes de poche accompagnent leur vie de tous les jours. La consommation est certes fractionnée mais fidèle, semblable à celle des télénovelas et soap operas d’hier. Le duanju serait-il alors pour ces femmes ce que le jeu vidéo est pour certains hommes : un divertissement codifié, ritualisé au quotidien, et stimulant, à haut pouvoir addictif ? Aujourd’hui, en dépit de la prévalence actuelle du public féminin, la donne pourrait toutefois évoluer. Si la romance reste reine sur bien des plateformes et applications, d’autres genres commencent à émerger : aventures, récits du quotidien, amitiés, drames familiaux. Une diversification bienvenue qui pourrait attirer un public plus large et davantage masculin, tout en renouvelant les codes, tant esthétiques que narratifs. Le duanju est peut-être né dans les pages virtuelles des romances en ligne, mais il est en train de devenir un nouveau langage universel du récit court. Et les femmes, pionnières de cette tendance avec la littérature web, en sont les premières héroïnes. Héroïnes de ces fictions romantiques courtes, les femmes autrices et réalisatrices ont également une large place à prendre dans le renouvellement des genres et la part créative du format, en proposant de nouvelles histoires captivantes, plus variées, qui plairont à un large public, au-delà du genre et des genres. Article rédigé par Maëlle Billant Redactrice pour Duanju.fr , juriste de profession [Linkedin] , et podcasteuse [YouTube]
- De l’écran large à l’écran de poche
Cadrages, formats et innovations cinématographiques. Le lien est aisé avec notre réflexion précédente sur l’histoire de la peinture : nous évoquions le « cadre », d’abord fixe puis détachable, comme limite extérieure du tableau. Avec le cinéma, le « cadre » devint en quelque sorte le contenant de l’image filmée. Mais à notre époque, cette notion a revêtu une forte dimension technique car elle est inévitablement reliée à l’idée de format : dans une même largeur de film, on a pu intégrer des images de plusieurs dimensions. Comme les largeurs de films ont été nombreuses, les combinaisons possibles furent considérables ! Mais, artistiquement, le cadrage n’a jamais été neutre : par-delà les contraintes techniques, il reste un outil visant à centrer l’attention du spectateur ou à susciter son émotion. Appuyé en outre sur des écrans de diverses dimensions : du « standard » jusqu’au vaste « cinémascope », spectaculaire en salle mais qui lors des multiples rediffusions s’insère difficilement dans l’espace offert par exemple sur un écran de télévision… Le cinéma numérique, nouvelle étape majeure, se fonde comme on sait sur l’utilisation de programmes informatiques à toutes les étapes de la production puis de la diffusion : notion de « cadrage virtuel » ou utilisation désormais de l’intelligence artificielle. Enfin, le téléphone portable se révèle un outil de diffusion d’images construites, mais qui ont dû être préalablement filmées en tenant compte de la contrainte de verticalité de lecture. D’où le nom de « fictions verticales ». Avec, là encore, de nouvelles nécessités devant prendre en considération les capacités d’attention humaines face à une image de très petite taille. Et, pour la « fiction verticale », la naissance d’un nouvel enjeu : dépasser les limites qui lui sont propres et le risque de trop grande simplicité, pour rechercher, voire créer, une qualité d’un nouveau type ! Quelle durée pour un film ? C’est évidemment une notion fondamentale, liée aux évolutions techniques mais devant aussi rester soucieuse des capacités d’attention du public ! Nous avons tous eu l’occasion de voir les « films muets » de la première partie du XXè siècle, souvent humoristiques (mais pas toujours) et en général assez brefs (mais pas toujours). Comportant aussi leur lot de chefs-d’œuvre, parfois de longue durée. C’est avec la naissance du cinéma parlant, auquel le « 7ème art » allait ensuite littéralement s’identifier, que la durée moyenne s’allongea pour atteindre en général une heure et demie à deux heures. Avec quelques « classiques », très appréciés des spectateurs, approchant les quatre heures de projection. Voire même quelques films hors normes, plus « élitistes », aux durées exceptionnellement longues. En parallèle, se développa le « court-métrage » : conçu à l’origine comme un outil d’expérimentation à moindre coût de nouvelles techniques, il acquit progressivement le statut de « genre » à part entière, donnant lieu à des innovations et à des festivals appréciés, mais demeurant toujours malheureusement à distance du grand public. Il n’est souvent qu’une étape vers le long-métrage alors qu’on pourrait considérer qu’il a pourtant une valeur en soi. Par les qualités qu’il met en œuvre (concentration de l’émotion, utilisation d’un temps limité, créativité indispensable) il peut devenir une source de référence et d’enrichissement pour les formes encore plus brève liées aux actuelles évolutions : les fictions verticales ! Avec ce genre nouveau, issu des nouvelles technologies, la durée devient d’une brièveté (1mn 30 !) qui est un défi extrême, pouvant apparaître comme contraire aux nécessités de la plus élémentaire qualité. C’est là que nous avons à créer ! Le champ de la beauté nous est ouvert… Article redigé par Jean-Marie Sanjorge
- Le format vertical à l’honneur à Toronto : L’exposition « La Verticale » ouvre une brèche
C’est une première : à Toronto, l’exposition La Verticale , initiée par Le Labo en partenariat avec le festival Cinéfranco , donne une place centrale au format 9:16. Six artistes francophones y présentent des œuvres pensées pour un écran en hauteur, rompant avec les conventions horizontales du cinéma traditionnel. Du 1er au 9 novembre 2024, le public a découvert des vidéos projetées en studio 277, dans les locaux du Labo, au 401 Richmond Street. Cette initiative, portée par Dyana Ouvrard (directrice générale et artistique du Labo) et Mathilde Rousseau, a permis de faire rayonner une forme d’expression encore marginale : la vidéo verticale. Une autre façon de voir, une autre façon de raconter Pensée comme un volet arts médiatiques du festival Cinéfranco, l’exposition s’écarte du grand écran classique pour explorer les marges et les formats mobiles. Chaque œuvre, de Writer’s Block à Flânerie éphémère, interroge l’intime, la mémoire ou la disparition, faisant du format vertical une contrainte fertile. Au Canada, des recherches conceptuelles et artistiques émergent autour du format vertical, bien au-delà de la seule adaptation aux usages mobiles. • CHOQ FM , 31 octobre 2024 • Le Labo , 22 octobre 2024 • Facebook - Le Labo , 11 décembre 2024
- Une romance sombre au format Duanju avec Marina Boyko sur l'application My Drama [vidéo]
La redaction vous recommande aujourd’hui une nouvelle fiction au format duanju : « Alpha King’s Hated Princess ». Tournée en anglais et au format vertical, la fiction s’adresse à un public averti, en raison de certaines scènes explicites mêlant pouvoir, violence psychologique et tension sexuelle. La série réinvente les codes de la dark romance à travers des épisodes de 1 à 3 minutes. Elle est spécialement conçue pour être visionnée sur téléphone. Inspirée d’un web-roman à succès, l’histoire suit un roi brisé par la guerre, qui fait de Danika, la fille de son ennemi, son esclave. Entre vengeance, domination et attirance refoulée, les sentiments évoluent au fil des épisodes. L’actrice principale Maryna Boyko incarne avec justesse une héroïne tourmentée, mêlant vulnérabilité et force intérieure, face à un roi aussi brutal qu’énigmatique. Ce Duanju se distingue par la force de son récit, la précision de ses costumes, ses décors médiévaux immersifs et une atmosphère forte. Il montre comment la dark romance peut se réinventer dans un format ultra rythmé et condensé, tout en conservant une grande intensité émotionnelle. La série est disponible sur l’application MyDrama . Découvrez çi dessous un extrait. Si nécessaire, activez les sous-titres dans votre langue.
- Quand Méliès rencontre l’IA
Dans l’article « Quand l’IA envahit le 7e art », publié dans Le Point le 10 août 2025 par Philippe Guedj, les outils d’intelligence artificielle générative tels que ChatGPT, DALL·E, Sora ou Veo 3 permettent désormais de produire des séquences d’effets spéciaux pour un coût pouvant être jusqu’à dix fois inférieur à celui des méthodes traditionnelles. Là où plusieurs mois de travail d’infographistes, de cascadeurs numériques et de techniciens étaient nécessaires, quelques jours suffisent aujourd’hui pour réaliser des scènes autrefois réservées aux grandes productions. Rappelons que déjà bien avant l’ère numérique, Georges Méliès avait, par ses inventions et ses trucages, ouvert la voie à ce type de prouesses techniques et narratives. À la fin du XIXe siècle, le français révolutionnait le cinéma en introduisant les premiers effets spéciaux. Il faisait disparaître les acteurs, exploser des lunes, et apparaître des créatures fantastiques à l’écran, tout cela, bien avant l’invention des trucages numériques. Sa démarche : repousser les limites du réel, ouvrir l’imaginaire, et donner au cinéma un pouvoir de rêve. Une même volonté d’émerveillement pour des siècles différents. Une continuité saluée par l'acteur de cinéma français contemporain Christian Clavier Interviewé par le média Brut en avril 2025 à propos de son dernier film, qui intègre des séquences générées par intelligence artificielle, Christian Clavier réagit à une question sur les inquiétudes que cette technologie suscite dans le milieu du cinéma. Il y voit au contraire une continuité naturelle dans l’histoire du septième art : « Les gens sont toujours étonnés par l’intelligence artificielle. Mais quand le cinéma est né, on était déjà dans de la magie. (…) On pouvait faire sauter un bonhomme et il disparaissait. » Son propos établit un parallèle entre les trucages artisanaux de Méliès et les effets spéciaux générés aujourd’hui par l'inteligence artificiel. Un rappel que, dès l’origine, le cinéma s’est construit sur l’émerveillement technique. L’idée d’une continuité entre les effets spéciaux des origines et les usages contemporains de l’intelligence artificielle s’est aussi illustrée lors de la projection organisée le 14 juin 2025 à Paris par l’association Studio Phocéen . Plusieurs œuvres au format Duanju y ont été présentées, dont certaines intégrant des technologies d’IA générative. Des studios comme Sanjorge Production mobilisent ces technologies pour concevoir des décors numériques, des personnages fantastiques. Ces technologies séduisent particulièrement les petites productions, qui peuvent désormais raconter leurs histoires sans disposer des moyens colossaux des grands studios. Elles permettent de rééquilibrer les rapports de production : avec des budgets modestes, les créateurs gagnent en liberté, et l’audace narrative peut primer sur les moyens techniques. L’intelligence artificielle devient ainsi une ressource précieuse pour maintenir un haut niveau de qualité visuelle, même dans un cadre contraint. Découvrez la bande-annonce de l’événement du 14 juin 2025, consacré au format Duanju, où l’usage de l’intelligence artificielle est visible : Source : • Brut , 4 avril 2025 • Fiveable , 2023 • Britannica , 2024 • Le Point , 10 août 2025
- StoryTV : une nouvelle plateforme pour les Duanju
Lors de la projection organisée par l'association Studio Phocéen le 14 juin 2025 à Paris, Alexandre Perrin et Adrien Cottinaud ont présenté StoryTV , leur plateforme de streaming dédiée aux micro-séries verticales pensées pour le mobile. Ancien directeur artistique chez Chefclub, Alexandre Perrin vient du monde des réseaux sociaux et maîtrise les codes de l’attention mobile. Adrien Cottinaud, passé par l’écriture télévisuelle classique, apporte un savoir-faire centré sur l’émotion et l’art du suspense. Ensemble, ils conçoivent des séries qui accrochent le spectateur dès la première seconde : « L’idée n’est pas de copier la télé, mais de raconter autrement », explique Alexandre Perrin lors de l’événement. La plateforme propose des micro-séries de 1 à 3 minutes par épisode, filmées en vertical, avec un rythme narratif rapide et une structure pensée pour la lecture sur smartphone. Lors de leur intervention, ils ont détaillé comment l’intégration de cliffhangers toutes les 20 à 30 secondes favorise la rétention et le partage. Un marché à conquérir Les fondateurs de Story TV insistent sur le fait que le marché européen est encore « vierge » sur le plan des Duanju à forte qualité de production, alors que l’Asie est déjà saturée. Dans l’interview accordée à Vertical Drama Love le 29 juin 2025, les cofondateurs rappellent que le format vertical est déjà dominant en Asie et gagne rapidement du terrain en Europe. Ils évoquent également, auprès de Investisseur TV le 9 juin 2025, un modèle économique mêlant diffusion gratuite financée par la publicité et offres premium par abonnement, avec une ouverture à la co-production pour accélérer le développement de contenus originaux. Intervention à découvrir ci-dessous. Si nécessaire, activez les sous-titres dans votre langue. Sources : • Investisseur TV , 9 juin 2025 • Vertical Drama Love , 29 juin 2025
- La brièveté comme un incontournable
Collaborateur de plusieurs revues et observateur des mutations culturelles, Jean-Marie Sanjorge s’approprie le format duanju pour en proposer une lecture plus large. Pour lui, il s’inscrit pleinement dans le mouvement d’accélération qui structure notre modernité. « Beaucoup de choses ont été dites sur le phénomène d’accélération qui a caractérisé la modernité occidentale depuis les deux derniers siècles. Il ne m’appartient pas ici de juger les avantages et les inconvénients de cette situation, mais, conformément au titre de cette page, de la considérer comme incontournable ! On peut naturellement relier cela au phénomène d’accélération qui a caractérisé les cycles politiques, les évolutions sociales, les modes vestimentaires, l’art d’écrire ou, tout simplement, la manière générale de vivre. Ce mouvement étant bien sûr renforcé par l’informatisation totale des modes de communication récents. Nos fictions verticales sont un accomplissement absolu de cette tendance, ce que nous assumons pleinement ! À nous de réfléchir, en liaison avec nos partenaires, pour enrichir encore nos créations et leur donner une dimension nouvelle ! » Dans la continuité de cette réflexion, Jean-Marie Sanjorge rappelle que la brièveté n’est pas qu’une contrainte moderne, mais aussi une tradition esthétique ancienne, comme le Jueju chinois, qui révèle la force des formes très courtes. « Nous pourrions parler des formes brèves utilisées brillamment par des écrivains français mais, en hommage à nos partenaires asiatiques, j’évoquerai ici des textes poétiques courts : très anciens mais toujours pratiqués, ils sont nés du sentiment que quelques mots étaient susceptibles de rassembler l’attention et l’émotion du lecteur, autour d’images immédiatement porteuses d’esthétique ! Par exemple, le poète chinois Du Mu, au IXè siècle de notre ère, en juste quatre vers : Sur une si longue distance, des chants d’oiseaux où le vert illumine le rouge, Villages au bord de l’eau, collines, bannières de vin dans le vent, Centaines de temples du Sud Combien de terrasses noyées dans la brume et la pluie ? En un seul regard, ces oiseaux dans la brume nous offrent leur beauté… Que dire de plus ? Que nous semblons éloignés ici de nos fictions verticales courantes ! Bien sûr ! Pourtant, gardons à l’esprit l’idée d’une concentration de l’émotion, que nous devons tenter de réanimer, sous une forme évidemment totalement nouvelle ! Nous créerons la surprise… Là est notre défi ! » Entre modernité numérique et héritages poétiques, Jean-Marie Sanjorge voit dans la brièveté un art en soi, une voie stimulante pour les créateurs, au-delà des logiques économiques.
- Les Duanju visent désormais un public mondial
Longtemps cantonnés aux plateformes chinoises, les duanju s’installent aujourd’hui sur les écrans du monde entier. Leur diffusion à l’international repose sur une adaptation fine des récits, des visages et des codes narratifs. Des applications comme ReelShort ou DramaBox ne se contentent pas de traduire leurs contenus. Elles adaptent leur offre à chaque marché : casting local, décors familiers, dialogues retravaillés pour mieux coller aux usages culturels. Certaines séries produites aux États-Unis reprennent des codes narratifs locaux : thrillers sentimentaux, romances intenses, drames sociaux. Les plateformes misent aussi sur les réseaux sociaux pour faire circuler les extraits les plus intenses, souvent en quelques secondes. Le bouche-à-oreille numérique joue un rôle central : ce sont souvent des scènes isolées, un regard, une gifle, une déclaration, qui captent l’attention avant d’amener vers la série complète. Sur TikTok, les hashtags #shortfilm et #shortmovie dépassent respectivement 29 milliards et 17 milliards de vues. L’application ReelShort revendique plus d’un milliard de vues mensuelles, dont 62 % proviennent d’utilisateurs de moins de 35 ans. En France, Le Monde observe que ce format ultra-rapide séduit une nouvelle génération d’utilisateurs, habitués à consommer des récits en fragments. Loin d’être un simple produit d’exportation, le duanju devient un langage visuel partagé, capable de toucher des spectateurs aux cultures très différentes. Sources : • The Telegraph , 11 novembre 2024 • 36Kr Europe , 18 avril 2024 • Le Monde , 7 juin 2024 • Radii , 20 février 2025 • Caixin Global , 25 juin 2025
- Bogdan Nesvit : « Notre objectif est de transformer chaque livre à succès en série verticale » [Vidéo]
Invité au Short Drama Forum 2025, organisé par Wenwen Han , Bogdan Nesvit , fondateur et CEO de Holywater (stylisé en HOLYWATER), a présenté sa vision d’un écosystème créatif inédit, où la donnée, l’intelligence artificielle et le format vertical transforment la manière de produire et de diffuser des histoires. De la lecture aux séries verticales « Nous construisons un réseau de divertissement centré sur l’intelligence artificielle, avec plusieurs produits connectés. Au cœur de cet écosystème, il y a notre plateforme de livres, My Passion. Nous créons des centaines de livres exclusifs chaque mois, nous les testons auprès de notre audience, nous recueillons énormément de données, puis nous identifions les histoires les plus prometteuses », explique Bogdan Nesvit. Ces histoires deviennent alors la matière première de MyDrama , la plateforme de streaming vertical de Holywater. « Nous transformons les meilleurs récits issus de My Passion en séries pilotes, souvent produites avec l’aide de l’IA. Les projets qui obtiennent les meilleurs résultats sont ensuite tournés et diffusés sur MyDrama. C’est ainsi que nous assurons un taux de réussite supérieur à la moyenne du marché. » Un positionnement différent Contrairement aux géants asiatiques du duanju, Holywater mise sur la qualité et l’efficacité plus que sur la quantité : « Nous ne pouvons pas rivaliser avec ReelShort ou DramaBox en volume de contenu, car ils disposent de ressources financières et humaines beaucoup plus importantes. Nous devons être plus intelligents, et notre méthode consiste à faire en sorte que la plupart de nos séries deviennent des succès. » Il revendique même une position de leader hors de Chine : « En termes de revenus et d’utilisateurs, My Drama est aujourd’hui la première plateforme de streaming vertical en dehors de la Chine. » Pour Nesvit, le format duanju n’est pas une fin en soi, mais un outil au service d’un ensemble plus vaste : « Le short drama n’est pour nous qu’un format parmi d’autres pour développer les histoires que nous créons. Ce n’est pas notre produit central, mais une composante de notre écosystème. » Chaque récit peut évoluer, d’abord comme livre puis en série courte et au-delà, dans une logique de propriété intellectuelle qui vise à transformer une histoire forte en une marque déclinable. Cette stratégie, fondée sur la donnée et l’intelligence artificielle, consiste à tester en continu, sélectionner les récits prometteurs et investir dans ceux qui ont le plus de chances de devenir des succès : « Notre objectif est de transformer chaque livre à succès en série verticale. » L’intégralité du Short Drama Forum 2025 est disponible sur YouTube Découvrez ci-dessous un extrait de l'interview de Bogdan Nesvit. Si nécessaire, activez les sous-titres dans votre langue.
- Jen Cooper : « Pourquoi les dramas verticaux m’ont réconciliée avec la fiction romantique » [vidéo]
Le 14 juin 2025, à l’occasion de la seconde projection publique sur le format Duanju organisée par l'association Studio Phocéen à Paris, la journaliste britannique Jen Cooper a introduit la soirée avec une intervention vidéo remarquée. Fondatrice du média spécialisé Vertical Drama Love et initiatrice des Fan Awards du genre, elle a partagé une vision à la fois personnelle et éclairante de ce nouveau format de fiction. Une spectatrice type devenue ambassadrice Ancienne libraire passionnée par les récits d’amour, Jen Cooper se présente comme une spectatrice « typique » de ces mini-séries verticales (Duanju). Mère de deux ados, débordée comme beaucoup, elle a longtemps cherché des formats adaptés à ses envies : des romances accessibles, de qualité, sans contrainte de temps ou de plateforme. Face à une production hollywoodienne jugée appauvrie et une télévision traditionnelle souvent décevante, elle découvre par hasard les dramas verticaux via TikTok : « Je voulais quelque chose de simple, d’émotionnel, qui tienne dans le creux de la main. Et là, tout à coup, c’était là. » Un nouveau langage narratif Ce qu’elle décrit, c’est un basculement dans un nouveau mode de consommation de la fiction : rapide, direct, mobile. Les vertical dramas, ou duanju, proposent des épisodes de 1 à 3 minutes, pensés dès l’écriture pour le format smartphone. Et surtout : centrés sur le ressenti immédiat. Pour Jen Cooper, cette efficacité émotionnelle explique le succès mondial du format, en particulier auprès d’un public féminin. Le vertical drama ne cherche pas à imiter le cinéma ou la télé : il invente ses propres codes, souvent plus proches des réseaux sociaux. Une révolution encore méconnue en Europe Si l’Asie a largement anticipé cette révolution, l’Europe commence à peine à s’y intéresser. L’intervention de Jen Cooper rappelle à quel point le genre peut toucher un public large, au-delà des clichés sur les « jeunes générations ». À travers Vertical Drama Love, elle cartographie cette mutation mondiale et milite pour la reconnaissance des créateurs, souvent invisibles. Découvrir son blog : https://www.verticaldramalove.com/ Si nécessaire, activez les sous-titres dans votre langue.