DUANJU
L'actualité des fictions mobiles
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- Michel La Rosa, de la télévision au format Duanju : le retour du « Roi Gandolfi » [Vidéo]
Figure familière des téléspectateurs des années 80, Michel La Rosa a marqué ses années de présence comme animateur avant de se tourner vers la fiction. Son parcours singulier trouve aujourd’hui une résonance avec la renaissance d’une série qu’il porte fièrement. Michel La Rosa s’est imposé à la télévision grâce à sa capacité à fédérer le public et à mettre en lumière des invités de premier plan. Ses interviews marquantes, aujourd’hui conservées à l’Institut national de l’audiovisuel (INA), témoignent de la diversité des personnalités qu’il recevait : Jean Rafa, Isabelle Aubret, Odette Joyeux, Jacques Demy ou encore Darry Cowl. Il enchaîne alors des programmes populaires : Tremplin sur FR3 Méditerranée (1985-1987), puis en 1990 sur Antenne 2 avec Matin Bonheur, Été Show, Villa de star et Ça va tanguer. Une trajectoire jalonnée de succès, brutalement interrompue en 1990, lorsqu’il quitte la télévision à la demande du Président François Mitterrand, au moment de l’annonce de l’entrée de la France dans la guerre du Golfe. Cette décision le pousse à se réinventer, en cultivant un regard neuf sur la création et la sincérité dans son métier. La notoriété acquise lui ouvre rapidement de nouveaux horizons : il retrouve le micro sur France Inter, puis revient sur TF1 comme animateur de Shopping Avenue Matin et Télévitrine (1998-2013). Poursuivant son chemin dans la fiction, Michel La Rosa participe à la projection organisée par l'association Studio Phocéen le 14 juin 2025 à Paris. A cette occasion, il est revenu sur sa rencontre avec Guillaume Sanjorge , réalisateur de la série Roi Gandolfi projetée ce soir-là. Une rencontre qui ne date pas d’hier : elle remonte à une quinzaine d’années, par l’intermédiaire de Frédéric Perrin, directeur du cinéma Le Prado à Marseille. Michel La Rosa raconte avoir été frappé par la passion et la conviction du jeune réalisateur : « Ce jeune homme m’a parlé avec une passion évidente, avec l’envie et j’ai senti du talent. » Séduit, il accepte d’incarner le Roi Gandolfi, personnage central de l’univers médiéval de la série. Roi Gandolfi, une saga qui renaît Sous l'ancien nom Draculi & Gandolfi, la série avait marqué les chaînes du câble et les antennes régionales dans les années 2010 par son ton décalé et son ancrage dans le patrimoine médiéval. La presse régionale et nationale de Var-Matin, Sud-Ouest à La Provence en passant par Télé-Loisirs, Premiere, avait largement couvert ses tournages spectaculaires, portés par les costumes, le casting et le nombre de figurants, notamment à Marseille, aux Goudes, aux îles du Frioul, sur la presqu’île du Gaou, au château de Tarascon et dans plusieurs monuments historiques du sud de la France. Aujourd’hui, l’histoire renaît sous le titre « Roi Gandolfi » , adaptée aux technologies actuelles et au format Duanju : des épisodes verticaux, courts et rythmés, conçus pour être regardés sur le téléphone. Plus qu’un simple retour, ce projet incarne le dialogue entre mémoire télévisuelle et innovation numérique, porté par l’engagement d’un acteur, Michel La Rosa, qui a su traverser les époques. Découvrez l’intervention de Michel La Rosa lors de la projection du 14 juin : Si nécessaire, activez les sous-titres dans votre langue. Vous pouvez également écouter Michel La Rosa parler de la série en 2020 sur Radio Maritima, à l'occasion de projections dans le sud de la France. Source : Var Matin , le 26 août 2020 Sud ouest , le 10 septembre 2019 Toute La Culture , le 28 avril 2016 Télé Loisir , Télé 2 Semaine le 17 février 2016 La Provence , le 3 juillet 2012 Premiere , le 20 août 2010
- Carton d’audience en 2023 pour la série française au format Duanju « Les aventures avec ma voisine »
Avant de rejoindre la plateforme internationale Stardust TV en 2025, la mini-série feuilletonnante Les aventures avec ma voisine avait déjà rencontré un succès viral sur Facebook , cumulant près de 700 000 vues. Deux premiers extraits publiés au printemps 2023 ont révélé le potentiel de ce format encore inédit en France. En 2023, aucune plateforme n’existait encore en langue française, alors que le format connaissait déjà un essor à l’étranger. En Chine, 2023 marque l’explosion des mini-feuilletons verticaux. Dans ce paysage, Les aventures avec ma voisine fait figure de pionnière française, en s’inscrivant dans une tendance mondiale. Le 12 avril 2023, un premier épisode franchit les 400 000 vues, accompagné de plus d’un millier de mentions J’aime et de nombreux partages. Deux mois plus tard, le 22 juin, un autre épisode confirme l’engouement avec plus de 300 000 vues et une nouvelle vague de réactions enthousiastes. Le public salue le ton léger, la beauté de l’actrice Lana Sfera et le personnage attachant incarné par Guillaume Sanjorge : « C’est vraiment bon, j’adore, bravo tu es au top », écrit une spectatrice. « Tu as une âme de comédien et de rassembleur », ajoute un autre. Certains s’amusent des situations : « Donc il faut donner du sucre à la place du sel, c’est ça ? » ou encore « Sacré sel ! » De Facebook à Stardust TV Le projet a ensuite été raccourci pour coller aux standards du Duanju, avec un rythme plus soutenu et des épisodes condensés. En avril 2025, la série rejoint le catalogue international de Stardust TV, devenant la première production originale française disponible en huit langues (français, anglais, japonais, coréen, turc, arabe, portugais, espagnol et allemand). Les plateformes de fiction mobile offrent un environnement plus adapté que les réseaux sociaux pour ce type de formats : elles permettent au spectateur de suivre l’histoire épisode après épisode, avec une expérience pensée pour la sérialité et le visionnage sur smartphone. Ainsi, les aventures nées sur les réseaux sociaux ont trouvé un second souffle sur une plateforme internationale, confirmant la capacité du format à franchir les frontières. Source : Facebook - Guillaume Sanjorge , 23 juin 2025 Morandini Blog , 13 avril 2025
- La premiere série française débarque sur Stardust TV
En avril 2025, Les aventures avec ma voisine , nouvelle création de Guillaume Sanjorge , marque une étape importante : l’entrée du format court français sur Stardust TV , plateforme chinoise dédiée au Duanju. C’est une première pour l’application asiatique : une série produite en langue française, entièrement tournée en France, rejoint son catalogue international. Sous-titrée en huit langues (anglais, japonais, coréen, turc, arabe, portugais, espagnol, allemand), la série s’ouvre à un large public mondial. Lancée en juillet 2024, Stardust TV a déjà dépassé les 10 millions de téléchargements sur Google Play et s’impose comme l’un des nouveaux leaders du marché du short drama mobile. L'illustration du top 8 des applications dans la catégorie divertissement sur l'App Store, datée du 7 avril 2025, montre que Stardust TV occupe la 3e position : Une romance fantaisiste Ecrite par Guillaume Sanjorge, mise en scène par Jérémy Haeffele , Les Aventures avec ma voisine suit les péripéties d’un jeune homme charmé par sa voisine. Ce qui commence comme une idylle douce vire peu à peu à une fantaisie burlesque : fantômes, majordome intrusif, prêtres invisibles et Vikings s’invitent dans leur quotidien. L’esthétique en 9:16 met l’accent sur les visages et les regards, au rythme des interactions dans un monde onirique. Une distribution atypique La série réunit un casting atypique, mêlant talents confirmés et figures émergentes. Lana Sfera, une réfugiée ukrainienne installée à Paris, fait ses débuts d'actrice dans le rôle principal de la charmante voisine, face à Guillaume Sanjorge. On retrouve également Jean-Louis Barcelona, un comédien de cinéma à la filmographie prolifique, qui interprète un majordome quelque peu intrusif, Michel La Rosa, un ex-animateur de télévision et acteur, dans le rôle du père de famille, Gérald Michiara, ancien sportif de haut niveau et visage de la communication de l'armée française, qui incarne un chef militaire imaginaire, Sylvain Binetti, un artiste de cabaret, dans le rôle du frère aîné, et Stéphane Martinet, un comédien de théâtre, qui incarne une figure cléricale énigmatique. Le tout est ponctué par les apparitions d'un groupe viking venu d'un autre âge : le clan Barbebarian. Découvrir la série Les aventures avec ma voisine sur Stardust TV 🇫🇷 Les aventures avec ma voisine 🇬🇧 Next Door Adventures 🇹🇷 Yan Kapı Maceraları 🇸🇦 مغامرات الجارة القريبة 🇯🇵 お隣さんとのアドベンチャ 🇰🇷 두근두근 옆집 마법 🇵🇹 Amor no Castelo Ancestral 🇪🇸 Mi Vecina y el Castillo 🇩🇪 Virtuelle Herzen im alten Gemäuer
- Le Duanju : la tragédie au format mobile
De l’amphithéâtre grec aux écrans verticaux, le jeu des passions humaines trouve toujours sa scène ! Dans l’Antiquité, le théâtre était décrit par Aristote comme le lieu où les spectateurs venaient purger leurs passions : se confronter à la tragédie, à la peur, au désir, pour en ressortir plus léger, libéré de leurs tourments. Aujourd’hui, ce miroir de nos émotions s’est déplacé sur les écrans verticaux de nos smartphones. Les duanju, mini-séries immersives, semblent avoir hérité, à leur façon, de cette fonction cathartique. Les réalisateurs de duanju savent eux aussi manier les ressorts dramatiques intemporels : secrets inavouables, trahisons brûlantes, jeux de pouvoir intimes, scandales familiaux ou sentimentaux. Chaque épisode nous propulse dans des intrigues où nos propres frustrations, désirs inassouvis, fantasmes romantiques ou vengeances rêvées trouvent un exutoire. Le format court et le rythme rapide renforcent cette proximité émotionnelle. Tout est conçu pour que le public s’identifie aux personnages, qu’il vive à travers eux ce qu’ils n’oseraient pas toujours dire ou faire dans la réalité. Si le théâtre antique était le lieu du tragique et de la catharsis collective, le duanju offre une catharsis intime, solitaire et numérique, consommée sur le fil d’une pause-café ou d’un trajet de métro. Il s’agit d’une nouvelle forme de rituel émotionnel, adaptée à notre époque pressée, mais toujours attirée par les drames que l’on peut vivre par procuration. Article rédigé par Maëlle Billant Redactrice pour Duanju.fr , juriste de profession [Linkedin] , et podcasteuse [YouTube]
- Les tendances du Duanju en mars 2025 : Stardust TV au sommet
Le marché des short dramas, ou duanju, poursuit sa croissance mondiale. Selon Insightrackr, Stardust TV, lancée en juillet 2024 , s’impose déjà comme l’application la plus rentable au mois de mars 2025, avec plus de 4 millions de dollars générés. Ces revenus prolongent une dynamique amorcée par des mois de téléchargements en forte hausse, et s’appuient sur d’excellentes performances au Japon, en Corée du Sud et en Indonésie. Côté téléchargements, DramaBox et DramaWave conservent les premières places. Plusieurs nouveaux acteurs enregistrent des croissances spectaculaires : Swift Drama bondit de +875 %, FlickReels de +415 %. MeloShort, FunDrama et Melolo rejoignent le top 15, et RapidTV augmente ses revenus à hauteur de +148 %. Les téléchargements de StardustTV proviennent surtout du Brésil, de la Turquie et du Vietnam, tandis que ses revenus sont tirés d’Asie de l’Est. Le format duanju confirme ainsi sa double dynamique : globale dans la diffusion, ciblée dans la monétisation. Source : • Insightrackr , 25 mars 2025
- Première projection de séries françaises au format Duanju [Vidéo]
Une première projection verticale de Duanju en France. Le 23 novembre 2024, l'association Studio Phocéen a organisé au bistro Gouttes Cave Tattoo à Montmartre la toute première projection verticale en France, inspirée du format Duanju. Ce format court et dynamique, conçu pour les téléphones, a été présenté au public parisien à travers plusieurs mini-séries originales, offrant des propositions plus françaises pour ce type de contenu. La soirée, animée par Maëlle Billant, a rassemblé environ 70 spectateurs dans une atmosphère chaleureuse. Des fictions écrites et produites par Guillaume Sanjorge, réalisées par Jérémy Haeffele et Camille Bertin, ont été dévoilées, suivies d’un échange entre le public et les équipes artistiques. La présence d’acteurs et d’actrices reconnus a contribué à crédibiliser l’événement. Parmi eux, Jean-Louis Barcelona, dont la filmographie prolifique inclut des apparitions marquantes dans OSS 117, Radiostars, Les Profs ou Astérix et Obélix. Magali Semetys, révélée dans Les Mystères de l’Amour, et Sylvain Binetti, apprécié pour ses concerts de chanson française au Petit Café de Montmartre, étaient également présents. Le casting comptait aussi Svetlana Sfera, modèle ukrainienne désormais active dans la fiction, ainsi que les actrices Chloé Borivage, Ambre Baffali, Ana Capella, et Guillaume Sanjorge. Ils ont partagé leurs expériences de tournage et échangé librement avec le public. La soirée a commencé par une intervention de Jean-François Fonlupt, producteur de films emblématiques à l’échelle internationale (La Leçon de piano, Underground) et ancien dirigeant de Ciby 2000, célèbre pour avoir remporté 4 Palmes d’or dans les années 1990. Figure du cinéma d’auteur à la fois international et populaire, il a représenté ce soir-là la transition du grand écran vers les formats courts. Un moment fort pour le lancement du format Duanju en France Découvrez quelques moment de cette projections en vidéo. Si nécessaire, activez les sous-titres dans votre langue. Sources : • Montmartre Addict , 14 novembre 2024 • Hello Asso - Studio Phocéen , 23 novembre 2024 • Facebook - Studio Phocéen , 24 novembre 2024 • Linkedin - Studio Phocéen , 24 février 2025
- Aux origines du Duanju : quand la Chine invente le modèle de la fiction mobile
Avant de devenir un phénomène mondial, le Duanju est né en Chine à la croisée de la littérature web, des programmes courts, des réseaux sociaux et des usages mobiles. Dès 2002, des plateformes comme Qidian proposaient des romans-feuilletons numériques, lus chapitre par chapitre. Ce mode de lecture épisodique, rapide et addictif a jeté les bases d’un rapport nouveau à la fiction : séquencé, pensé pour être consommé en série. Ce modèle narratif a progressivement migré vers la vidéo. Vers 2010, émergent les premiers micro-films : des vidéos très courtes, autonomes et souvent autoproduites, diffusées sur Tudou ou Sina Video. Narrativement bouclés en un seul épisode, ils marquent une première passerelle entre fiction web et vidéo. En 2013, apparaissent les premiers micro-dramas sur Youku. Contrairement aux micro-films, ils sont épisodiques, structurés en mini-séries. Toujours au format horizontal, ils posent les bases du duanju sans encore s’adresser au mobile. C’est en 2018 que le Duanju adopte sa forme actuelle : vertical, mobile, ultra-rythmé et monétisé. Le smartphone ne devient pas seulement un écran principal, il en est le berceau. Les épisodes, d’une durée de 1 à 6 minutes, défilent comme des stories. L’écriture est concise, marquée par des rebondissements finaux, pour capter l’attention dans un flux continu. Cette période correspond à l’essor d’applications comme Douyin ou Kuaishou, qui popularisent le format auprès du grand public. Par la suite, ce modèle s’exporte et se consolide à travers des plateformes comme ReelShort , DramaBox , ou GoodShort , confirmant l’émergence d’un langage narratif propre aux usages mobiles. En Chine, ces fictions sont souvent désignées sous le terme « duanju vertical payant » (竖屏付费短剧), soulignant leur ancrage dans une culture numérique spécifique et un modèle économique basé sur l’achat d’épisodes ou l’abonnement. En bref, le Duanju n’est pas seulement un nouveau format : c’est une réinvention complète de la narration, issue de la culture numérique chinoise et façonnée par deux décennies d’expérimentations entre texte, image et interaction. Sources : • 中国作家网 / China Writers Association , 25 decembre 2023 • 澎湃新闻 / The Paper , 11 juin 2024
- Quand la France découvre ReelShort
En janvier 2024, un nom est apparu dans les colonnes des médias français : ReelShort . Cette application, déjà massivement utilisée aux États-Unis et en Asie, a fait irruption dans le paysage hexagonal comme une curiosité, qualifiée aussitôt de « TikTok des séries ». Une déferlante médiatique De La Montagne à Midi Libre, en passant par Stratégies, France Info, La Dépêche, France Inter et Courrier International, tous ont relayé le phénomène. Pour beaucoup, il s’agissait de présenter au public français une nouvelle manière de consommer des récits : des épisodes verticaux d’une à deux minutes, conçus pour défiler sur smartphone, entrecoupés de publicités. Entre fascination et scepticisme Le ton des articles oscille entre étonnement et prudence. Certains soulignent le succès fulgurant de l’application, portée par des téléchargements massifs et des budgets publicitaires colossaux. D’autres rappellent la faiblesse de son catalogue, ses intrigues stéréotypées ou encore son modèle économique basé sur la publicité et les micro-paiements. Le TikTok des séries L’expression s’est imposée partout. Elle traduit bien l’impression d’un format pensé pour capter l’attention, à la frontière entre réseaux sociaux et fiction sérielle. Cette assimilation à TikTok a sans doute facilité la compréhension d’un phénomène encore peu connu du grand public en France : le micro-drama, ou duanju. Un moment révélateur L’entrée de ReelShort dans l’actualité française marque un tournant : c’est la première fois qu’un format issu de la culture des mini-séries verticales chinoises est couvert de manière coordonnée par la presse nationale. Derrière la curiosité médiatique se profile une mutation plus profonde : la prise de conscience que la fiction mobile ultra-courte ne relève plus de l’anecdote, mais d’un nouveau langage narratif mondial. Sources : • La Dépêche , 1 décembre 2023 • Courrier International , 27 janvier 2023 • France Inter , 1 janvier 2024 • La Montagne , 8 janvier 2024 • Stratégies , 8 janvier 2024 • France Info , 10 janvier 2024 • Midi Libre , 10 janvier 2024
- La Chine raconte, le monde regarde
Cette influence nouvelle n’est pas une première : de la « chinoiserie » du XVIIIe siècle (porcelaine, laque, pagodes) à la vogue du thé, puis au boom des arts martiaux et du cinéma hongkongais (Bruce Lee, Jackie Chan), la Chine a souvent façonné l’imaginaire occidental ; le duanju en est la déclinaison mobile d’aujourd’hui. Le duanju s’impose comme un laboratoire clé du récit et fiction pour mobile, au cœur d’une stratégie chinoise où culture, plateformes et politiques publiques avancent de concert. À l’international, les applications de Duanju ont dépassé 370 millions de téléchargements au premier trimestre 2025, selon Sensor Tower. Un format calibré pour l’export Le duanju est devenu une véritable industrie d’exportation. Les rapports sectoriels soulignent la montée des plateformes de Duanju sur les marchés américain, asiatique et latino-américain, avec des revenus en forte hausse aux États-Unis. Douyin, le TikTok chinois Impossible de parler du duanju sans évoquer TikTok. L’application, vitrine mondiale de ByteDance, a un rôle clé dans la diffusion des formats courts. Mais sa version domestique, Douyin, révèle une autre logique. En Chine, la plateforme intègre des mini-programmes et des boutiques qui permettent de regarder une série, d’acheter un produit vu dans l’épisode, de s’abonner ou de rejoindre une application de duanju sans quitter l’application. ByteDance, la maison-mère de Douyin et TikTok, propose même une solution clef en main pour héberger, auditer, distribuer et monétiser les séries courtes directement dans Douyin. Cette continuité technique transforme chaque épisode en point d’entrée transactionnel, ce qui accélère leur professionnalisation. TikTok, un modèle plus ouvert mais moins intégré À l’international, TikTok reste puissant pour la découverte, mais les liens sortants sont plus encadrés. L’arrivée de TikTok Shop aux États-Unis en septembre 2023, puis en Europe (France, Allemagne, Italie) en mars 2025, marque une évolution vers une intégration plus proche du modèle Douyin et ouvre la voie à l’export du duanju. Malgré cela, les créateurs doivent souvent passer par le lien en bio ou disposer d’un compte Business pour ajouter des liens directs. Cette différence illustre deux approches : en Chine, le duanju bénéficie d’une intégration totale entre contenu et transaction, alors qu’à l’international le parcours reste fragmenté et plus coûteux pour les producteurs. Et si ce modèle est contraignant pour les créateurs, il demeure très rentable pour ByteDance. Adaptation culturelle locale L’un des leviers majeurs du duanju réside dans la localisation. Les studios modifient personnages, décors ou enjeux narratifs pour s’aligner sur les sensibilités du public et des régulateurs locaux. Netflix expérimente aussi ces stratégies d’adaptation, en ajustant le ton et les références culturelles pour chaque marché. Les pilotes servent de tests, et seuls les récits qui trouvent leur audience sont ensuite déployés à grande échelle. Soft power Chinois Pour les observateurs internationaux, l’essor du duanju illustre une stratégie de soft power mêlant récits, infrastructures et commerce. L’objectif : façonner des imaginaires compatibles avec les intérêts chinois tout en affirmant sa capacité technologique et culturelle. En Chine, la diffusion des duanju est encadrée : contenus sensibles filtrés, durée limitée et contrôle régulier des catalogues par les autorités. Ce que cela change pour l’Europe Pour les créateurs et producteurs européens, la montée du duanju implique trois évolutions. Un nouveau marché de récits qui impose des codes narratifs rapides et efficaces. Un standard technique où visionnage, paiement et commerce sont réunis dans le même parcours utilisateur. Une compétition de modèles, où l’avantage dépendra de l’adaptation d’œuvres locales au format vertical, du lien direct entre épisodes et transactions, et de la maîtrise des cadres réglementaires. Sources : • CSIS – ChinaPower , 27 février 2016 • Council on Foreign Relations , 9 février 2018 • National Endowment for Democracy , 19 juin 2017 • USC Center on Public Diplomacy , 1 octobre 2018 • GEO , 15 août 2025 • Les Échos , 7 mai 2024 • Sensor Tower , juillet 2025 • Sensor Tower , 16 juillet 2025 • 流媒体网 (LMTW) , 28 août 2025
- La Chine encadre désormais la diffusion des Duanju
Depuis février 2025, l’État chinois impose un cadre réglementaire strict aux duanju, ces microséries verticales devenues massivement populaires. La National Radio and Television Administration (NRTA) exige qu’aucun micro-drama ne soit mis en ligne sans numéro de licence ni enregistrement officiel. Derrière ce durcissement se cache une inquiétude croissante : la montée en puissance de contenus jugés provocants, sensationnalistes ou contraires aux valeurs culturelles que les autorités souhaitent encourager. Certaines séries misent sur la cupidité, la vengeance, l'humiliation sociale ou les intrigues sentimentales extrêmes pour capter l'attention. Les récits mettant en scène des PDG dominateurs, des success stories extravagantes ou des manipulations amoureuses sont particulièrement visés. Ces fictions ultra-courtes, conçues pour déclencher une réaction immédiate, flirtent parfois avec des ressorts émotionnels proches de ceux des jeux d’argent ou des vidéos de chocs. Pour l’État, il ne s’agit plus seulement d’encadrer une industrie : il s’agit de limiter l’exposition à des récits perçus comme nuisibles à l’équilibre moral ou social. Les grandes plateformes comme Tencent Video, iQIYI ou Kuaishou doivent désormais soumettre leurs contenus à validation. Pour les créateurs, ces règles redéfinissent les contours d’un format autrefois perçu comme libre et débridé. Sources officielles chinoises • Gouvernement central , 27 décembre 2022 • People’s Daily , 27 novembre 2024 • Sina Finance , 5 février 2025 • Xinhua , 5 février 2025 • NRTA , 6 février 2025 Sources internationales • Reuters , 5 février 2025 • Straits Times , 5 février 2025 • VOA Mandarin , 5 février 2025 • The World of Chinese , 22 mars 2024 • Time Magazine , 27 avril 2024