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Chris Wicke : « Le Duanju nous oblige à repenser toute notre manière de raconter » [Vidéo]

  • Photo du rédacteur: Sanjorge Guillaume
    Sanjorge Guillaume
  • 6 mai
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

Dans un entretien accordé à WenWen Han sur la chaîne YouTube Short Drama Decode, le producteur américain Chris Wicke revient sur son parcours et son immersion dans l’univers du duanju, ces fictions verticales courtes nées en Chine.


Longtemps cantonné à l’Asie, le format séduit désormais les professionnels du monde entier. À Los Angeles, Chris Wicke, ancien spécialiste de la télé-réalité, est l’un des premiers Américains à s’être lancé dans l’aventure. Avec sa société Ember Entertainment, il développe ses propres séries verticales tout en co-produisant des fictions pour Flex TV, Dreamy Short et Salty TV.


Son premier projet, Mr. Williams, Madame is Dying, tourné avec un budget microscopique, est devenu un phénomène : plus de 10 millions de dollars générés, un prix international, et une révélation pour toute son équipe. « On a découvert un genre très codifié, très mélodramatique. On a décidé d’assumer à fond ce ton-là. Et finalement, ça a marché ».


Depuis, Chris Wicke s’intéresse aux mécanismes profonds du format. « Ce n’est pas du tout une version raccourcie d’un film ou d’une série. Il faut tout repenser : le rythme, les émotions, la structure narrative. Les scripts traditionnels ne marchent pas. J’ai montré 25 scénarios américains à Flex, aucun ne convenait ».


La question de l’adaptation culturelle est au cœur de son travail. Si certaines intrigues issues du web chinois trouvent leur public aux États-Unis, d’autres suscitent l’incompréhension. « Le personnage de la mère vengeresse dans Evil Bride vs CEO’s Secret Mom, c’était trop pour moi. Mais en même temps, j’avais envie de voir comment ça allait finir » confie-t-il, amusé.


Avec Ember, Chris Wicke veut aujourd’hui aller plus loin. Il prépare le lancement d’une application 100 % américaine, centrée sur la romance, le genre qui fonctionne le mieux, mais avec l’ambition d’explorer d’autres territoires : horreur, science-fiction, comédie. « Le vertical, c’est le nouveau Far West. Tout reste à inventer ».


Mais l’enjeu est aussi industriel. Pour Wicke, les échecs comme celui de Quibi tiennent à une erreur de diagnostic : « Ils ont voulu imposer la grammaire hollywoodienne à un format qui venait d’ailleurs, avec des logiques d’usage totalement différentes. Ils ont mis des millions sur des stars. Ça n’a pas pris. Ici, tout repose sur l’émotion immédiate ».


Nous souhaitons bon courage à Chris Wicke dans son ambition d’élargir les frontières du duanju et de contribuer à son évolution à l’échelle internationale.


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