top of page

​​

L'actualité des fictions mobile

Quand Méliès rencontre l’IA

  • Léa Vertigo
  • 10 août
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 4 jours

Dans l’article « Quand l’IA envahit le 7e art », publié dans Le Point le 10 août 2025 par Philippe Guedj, les outils d’intelligence artificielle générative tels que ChatGPT, DALL·E, Sora ou Veo 3 permettent désormais de produire des séquences d’effets spéciaux pour un coût pouvant être jusqu’à dix fois inférieur à celui des méthodes traditionnelles. Là où plusieurs mois de travail d’infographistes, de cascadeurs numériques et de techniciens étaient nécessaires, quelques jours suffisent aujourd’hui pour réaliser des scènes autrefois réservées aux grandes productions.


Rappelons que déjà bien avant l’ère numérique, Georges Méliès avait, par ses inventions et ses trucages, ouvert la voie à ce type de prouesses techniques et narratives. À la fin du XIXe siècle, le français révolutionnait le cinéma en introduisant les premiers effets spéciaux. Il faisait disparaître les acteurs, exploser des lunes, et apparaître des créatures fantastiques à l’écran, tout cela, bien avant l’invention des trucages numériques. Sa démarche : repousser les limites du réel, ouvrir l’imaginaire, et donner au cinéma un pouvoir de rêve.


Une même volonté d’émerveillement pour des siècles différents. Une continuité saluée par l'acteur de cinéma français contemporain Christian Clavier


Interviewé par le média Brut en avril 2025 à propos de son dernier film, qui intègre des séquences générées par intelligence artificielle, Christian Clavier réagit à une question sur les inquiétudes que cette technologie suscite dans le milieu du cinéma. Il y voit au contraire une continuité naturelle dans l’histoire du septième art : « Les gens sont toujours étonnés par l’intelligence artificielle. Mais quand le cinéma est né, on était déjà dans de la magie. (…) On pouvait faire sauter un bonhomme et il disparaissait. »


Son propos établit un parallèle entre les trucages artisanaux de Méliès et les effets spéciaux générés aujourd’hui par l'inteligence artificiel. Un rappel que, dès l’origine, le cinéma s’est construit sur l’émerveillement technique.


L’idée d’une continuité entre les effets spéciaux des origines et les usages contemporains de l’intelligence artificielle s’est aussi illustrée lors de la projection organisée le 14 juin 2025 à Paris par l’association Studio Phocéen.


Plusieurs œuvres au format Duanju y ont été présentées, dont certaines intégrant des technologies d’IA générative. Des studios comme Sanjorge Production mobilisent ces technologies pour concevoir des décors numériques, des personnages fantastiques.


Ces technologies séduisent particulièrement les petites productions, qui peuvent désormais raconter leurs histoires sans disposer des moyens colossaux des grands studios. Elles permettent de rééquilibrer les rapports de production : avec des budgets modestes, les créateurs gagnent en liberté, et l’audace narrative peut primer sur les moyens techniques. L’intelligence artificielle devient ainsi une ressource précieuse pour maintenir un haut niveau de qualité visuelle, même dans un cadre contraint.


Découvrez la bande-annonce de l’événement du 14 juin 2025, consacré au format Duanju, où l’usage de l’intelligence artificielle est visible :



Source :

Brut, 4 avril 2025

Fiveable, 2023

Britannica, 2024

Le Point, 10 août 2025


 
 
bottom of page