Le Duanju : la tragédie au format mobile
- Maëlle BILLANT
- 1 avr.
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 1 jour
De l’amphithéâtre grec aux écrans verticaux, le jeu des passions humaines trouve toujours sa scène !
Dans l’Antiquité, le théâtre était décrit par Aristote comme le lieu où les spectateurs venaient purger leurs passions : se confronter à la tragédie, à la peur, au désir, pour en ressortir plus léger, libéré de leurs tourments. Aujourd’hui, ce miroir de nos émotions s’est déplacé sur les écrans verticaux de nos smartphones. Les duanju, mini-séries immersives, semblent avoir hérité, à leur façon, de cette fonction cathartique.
Les réalisateurs de duanju savent eux aussi manier les ressorts dramatiques intemporels : secrets inavouables, trahisons brûlantes, jeux de pouvoir intimes, scandales familiaux ou sentimentaux. Chaque épisode nous propulse dans des intrigues où nos propres frustrations, désirs inassouvis, fantasmes romantiques ou vengeances rêvées trouvent un exutoire.
Le format court et le rythme rapide renforcent cette proximité émotionnelle. Tout est conçu pour que le public s’identifie aux personnages, qu’il vive à travers eux ce qu’ils n’oseraient pas toujours dire ou faire dans la réalité.
Si le théâtre antique était le lieu du tragique et de la catharsis collective, le duanju offre une catharsis intime, solitaire et numérique, consommée sur le fil d’une pause-café ou d’un trajet de métro. Il s’agit d’une nouvelle forme de rituel émotionnel, adaptée à notre époque pressée, mais toujours attirée par les drames que l’on peut vivre par procuration.
Article rédigé par Maëlle Billant
Redactrice pour Duanju.fr, juriste de profession [Linkedin], et podcasteuse [YouTube]