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La brièveté comme un incontournable

  • Photo du rédacteur: Sanjorge Guillaume
    Sanjorge Guillaume
  • il y a 2 jours
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 11 heures

Collaborateur de plusieurs revues et observateur des mutations culturelles, Jean-Marie Sanjorge s’approprie le format duanju pour en proposer une lecture plus large. Pour lui, il s’inscrit pleinement dans le mouvement d’accélération qui structure notre modernité.

« Beaucoup de choses ont été dites sur le phénomène d’accélération qui a caractérisé la modernité occidentale depuis les deux derniers siècles. Il ne m’appartient pas ici de juger les avantages et les inconvénients de cette situation, mais, conformément au titre de cette page, de la considérer comme incontournable ! On peut naturellement relier cela au phénomène d’accélération qui a caractérisé les cycles politiques, les évolutions sociales, les modes vestimentaires, l’art d’écrire ou, tout simplement, la manière générale de vivre. Ce mouvement étant bien sûr renforcé par l’informatisation totale des modes de communication récents. Nos fictions verticales sont un accomplissement absolu de cette tendance, ce que nous assumons pleinement ! À nous de réfléchir, en liaison avec nos partenaires, pour enrichir encore nos créations et leur donner une dimension nouvelle ! »

Dans la continuité de cette réflexion, Jean-Marie Sanjorge rappelle que la brièveté n’est pas qu’une contrainte moderne, mais aussi une tradition esthétique ancienne, comme le Jueju chinois, qui révèle la force des formes très courtes.

« Nous pourrions parler des formes brèves utilisées brillamment par des écrivains français mais, en hommage à nos partenaires asiatiques, j’évoquerai ici des textes poétiques courts : très anciens mais toujours pratiqués, ils sont nés du sentiment que quelques mots étaient susceptibles de rassembler l’attention et l’émotion du lecteur, autour d’images immédiatement porteuses d’esthétique !


Par exemple, le poète chinois Du Mu, au IXè siècle de notre ère, en juste quatre vers :


Sur une si longue distance, des chants d’oiseaux où le vert illumine le rouge,

Villages au bord de l’eau, collines, bannières de vin dans le vent,

Centaines de temples du Sud Combien de terrasses noyées dans la brume et la pluie ?

En un seul regard, ces oiseaux dans la brume nous offrent leur beauté… Que dire de plus ? Que nous semblons éloignés ici de nos fictions verticales courantes ! Bien sûr ! Pourtant, gardons à l’esprit l’idée d’une concentration de l’émotion, que nous devons tenter de réanimer, sous une forme évidemment totalement nouvelle ! Nous créerons la surprise… Là est notre défi ! »

Entre modernité numérique et héritages poétiques, Jean-Marie Sanjorge voit dans la brièveté un art en soi, une voie stimulante pour les créateurs, au-delà des logiques économiques.

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